L'épidémie de grippe saisonnière 2013-2014 qui débute s’accompagne, comme chaque année, d’une recrudescence d’autres infections virales respiratoires (1).
Les mesures barrières simples - port du masque facial chirurgical (anti projection) et lavage fréquent des mains à l’eau et au savon ou friction avec une solution hydroalcoolique - sont insuffisamment utilisées par les personnes malades et par les soignants (2).
Leur efficacité en soins primaires a été peu évaluée (3). Toutefois, l’expérience accumulée depuis la pandémie de 2009 montre que l'hygiène des mains est une mesure potentiellement efficace pour la prévention de la transmission d'agents infectieux (4), en particulier respiratoires (5,6).
Le port de masque chirurgical réduit la contamination de l’environnement proche par les fines particules. Son efficacité protectrice expérimentale est plus importante encore pour les gouttelettes de plus de 5 microns pouvant se déposer sur les objets domestiques (7). Toutefois, les données concernant son efficacité clinique sur la transmission des syndromes grippaux sont contrastées (3, 5, 6). L'inconfort occasionné ainsi qu’une faible perception de gravité de la maladie en limitent l'adhésion. Une communication appropriée sur l’intérêt des mesures barrières peut en améliorer l’observance (8).
Le Collège national des généralistes enseignants recommande :
- d’identifier les patients à risque de grippe grave afin de vérifier leur statut vaccinal et celui de leur entourage et de discuter avec eux de l’intérêt des mesures barrières.
- d’encourager le lavage fréquent des mains, ou leur friction avec une solution hydro alcoolique auprès des patients, leur entourage et auprès des soignants, pour limiter la transmission de tous les agents infectieux
- d'assurer l'affichage et la mise à disposition en salle d'attente de documents d'information sur les procédures-barrière (disponibles via le site de l’INPES)
- de proposer systématiquement, en salle d'attente, le port d’un masque chirurgical aux patients ayant une toux et une sensation de fièvre.
Le Collège national des généralistes enseignants souhaite que soient promues des études évaluant l'efficacité et l'observance de ces dispositifs en médecine générale.
Références :
1) Données du réseau sentinelle : http://www.sentiweb.fr/
2) Enquête Nicolle 2006. Connaissances, attitudes et comportements face au risque infectieux. Collection "Etudes santé". Sous la direction de Arnaud Gautier, Marie Jauffret-Roustide, Christine Jestin : http://www.inpes.sante.fr
3) Jefferson T et al. Physical interventions to interrupt or reduce the spread of respiratory viruses. Cochrane Database Syst Rev. 2010 Jan 20;(1):CD006207. doi: 10.1002/14651858.CD006207.pub3.
4) Ejemot RI, et al. Hand washing for preventing diarrhea. Cochrane Database Syst Rev. 2008 Jan 23;(1):CD004265. doi: 10.1002/14651858.CD004265.pub2. Review.
5) Aiello AE et al. Mask Use, Hand Hygiene, and Seasonal Influenza- Like Illness among Young Adults: A Randomized Intervention Trial. JID 2010:201 ; 491-98.
6) Suess T et al. The role of facemasks and hand hygiene in the prevention of influenza transmission in households: results from a cluster randomised trial; Berlin, Germany, 2009-2011.BMC Infect Dis. 2012 Jan 26;12:26.
7) Milton DK et al. Influenza virus aerosols in human exhaled breath: particle size, culturability, and effect of surgical masks. PLoS Pathog. 2013;9(3):e1003205.
8) Haut Conseil de la Santé Publique. Stock. État de masques respiratoires. Rapport 1/7/2011.