L'étude PHAPPG-2 portant sur le risque cardiovasculaire en population guadeloupéenne est achevée, et ses premiers résultats disponibles.

Notre DUMG, en collaboration étroite avec l'AGREXAM et avec le soutien de l'URPS-ML, a réalisé cette enquête transversale, menée de juillet à décembre 2014 sur 2255 adultes guadeloupéens réalisant un bilan de santé financé par l'assurance maladie. Nos collègues IMG Nicolas Halbert, Yassine Harchaoui, Marion Hérin et Dan Sportouch en ont été les chargés d'étude, dans le cadre de leur thèse d'exercice.

Cette étude explorait notamment les problèmes du diabète et de l'HTA dans une population composée à 64,8 % de sujets en situation de pauvreté administrative. Le diabète était défini par la prise d'un traitement antidiabétique ou une glycémie à jeun ≥ 7 mmol/l accompagnée d'une HbA1c ≥ 6,5 %. L'HTA était définie par la prise d'un traitement antihypertenseur ou une moyenne de trois mesures de la pression artérielle ≥140/90 mmHg.

La prévalence du diabète a été estimée à 6,8 %, avec un bon taux de dépistage (79,0 %), un excellent taux de traitement parmi les dépistés (97,5 %), mais un taux de contrôle parmi les traités limité à 26,1 %.

La prévalence de l'hypertension a été estimée à 34,3 %, avec un taux de dépistage à 61,6 %, un taux de traitement parmi les dépistés à 68,9 %, et un taux de contrôle parmi les traités à 46,2 %.

Cette étude est la première aux Antilles françaises à estimer le taux de contrôle du diabète dans un large échantillon. Ce taux de contrôle apparait faible, ce qui interroge sur la qualité des soins portés à nos patients diabétiques. Pour ce qui est de l'HTA, comparativement à une étude semblable menée en 2003, la prévalence parait stable, mais les taux de dépistage, de traitement et de contrôle ont augmenté de près de 50 %.

L'analyse des données se poursuit (risque cardiovasculaire global, inégalités sociales et accès aux soins). Des résultats plus complets seront présentés en fin de mois.